RAE L'ARGENTINE VERS LE MONDE

À 39 ans de la guerre des Malouines

La guerre des Malouines a sonné le glas d'un régime civilo-militaire, le plus sanglant de l'histoire de l'Argentine, et a été à son tour un acte de bravoure de jeunes anonymes et de couardise de nombreux officiers.
Le 2 avril 1982, le régime sous le commandement militaire de Leopoldo Fortunato Galtieri annonce que l'Argentine a occupé Puerto Argentino, le centre de la vie politique et sociale des îles, usurpées depuis 1833 par l'Angleterre.

L'annonce a provoqué un débordement nationaliste de célébrations, de fausses informations, et un silence encore plus lourd sur les morts et les disparitions que la dictature avait déjà à son actif. Au milieu de ce chaos de mort et d'arrogance, un groupe de femmes a fourni le réconfort aux soldats. Ces infirmières militaires faisaient partie des premières troupes envoyées sur les îles. Elles soignaient les blessures, soulageaient les mauvaises conditions que le régime infligeait à ses propres troupes, en grande majorité des adolescents de 18 et 19 ans.

Quatorze infirmières se sont occupées des blessés des Malouines depuis un hôpital mobile situé à Comodoro Rivadavia, sur le continent, ou dans les tranchées en plein combat. Elles n'ont jamais été reconnus officiellement comme des vétéranes de guerre. Elles ont été privées de défilés militaires, de reconnaissance publique, mais elles n'ont jamais baissé les bras pour obtenir la reconnaissance qui leur est due aujourd'hui encore.

RAE s'est entretenu avec Alicia Reynoso, qui a surmonté le silence officiel et a publié un livre, des photos dans les réseaux et, avec ses camarades, elle a réalisé un documentaire qui est un symbole : "Nosotras tambien estuvimos" (Nous y étions aussi).
Écoutons le témoignage d'Alicia :

« Je suis une vétérane de la guerre, peu importe ce qu'en pensent certains. Et je peux le dire parce que, bien que je sois personnel civil (de l'armée), je sais que les médailles que je possède ne me pèsent pas. J'ai guéri les corps et les âmes. Avant de mourir, ma mère m'a toujours dit que je ne devais jamais cesser de me battre pour ma reconnaissance en tant qu'ancienne combattante. Être une vétérane est un bagage que personne ne pourra jamais nous enlever. »

 

 

Production : Silvana Avellaneda
Web : Julián Cortez
Présentation : Eric Domergue